Vendredi dernier se tenait la dernière compétition de ma saison d’athlétisme de l’été 2020. Après une longue et houleuse saison, il est maintenant temps pour moi de prendre quelques jours de repos, voire même quelques semaines. Cette période de pause avant de reprendre un nouveau cycle d’entraînement est non seulement nécessaire physiologiquement, mais aussi psychologiquement. Il est bon de se changer les idées et de s’ennuyer un peu de la course avant de reprendre l’entraînement intensif. Mais que veut dire exactement « prendre repos » ? Il est assez commun de penser qu’en tant qu’athlète, nous faisons suffisamment d’activité physique pendant toute l’année pour nous permettre de rester « écrasé » dans notre sofa quelques jours. Or, selon de nouvelles études, la position assise est néfaste, peu importe le niveau d’activité physique. 

Démystifier la sédentarité 

Tout le monde sait que les comportements sédentaires sont nuisibles pour la santé. Mais qu’est-ce que le mot « sédentaire » signifie et à qui est-il attribuable ? 

D’entrée de jeu, il est important de mentionner que la sédentarité n’est pas synonyme de peu d’activité physique. Dans son étymologie, le mot sédentaire provient du mot sedere, qui signifie « être assis »[1]. Ainsi, être sédentaire veut tout simplement dire être assis et ce, sans être d’une quelconque manière active. À titre d’exemple, faire du kayak ou du vélo ne sont pas des activités sédentaires puisqu’il y a un engagement dans une activité physique. 

Ce que les nouvelles études démontrent, c’est que les risques de santé associés à la sédentarité sont indépendants du niveau d’activité d’une personne. Ainsi, une personne peut être suffisamment active et respecter les 150 minutes d’activité modérée à élevée par jour[2], mais tout de même adopter un comportement sédentaire, ce qui aura des impacts négatifs sur sa santé. Les comportements de ce type se retrouvent principalement dans les activités quotidiennes telles qu’être assis devant la télévision ou un écran, occuper un emploi dont la tâche principale nécessite d’être en position assise ou prendre la route sur de longues distances. 

En d’autres mots, il n’est pas possible de compenser un comportement sédentaire par une bonne séance d’activité physique. Les effets négatifs pour la santé de la position assise sont les mêmes pour une personne qui est active que pour une personne qui pratique peu ou pas d’activité physique. Pire encore, le fait de planifier un entraînement dans sa journée provoquerait, d’une façon consciente ou non, une augmentation du comportement sédentaire. En effet, les gens très actifs ont tendance à être en position assise 30% plus longtemps la journée d’une séance entraînement !

Les recommandations

Ainsi, dans une vision optimale, Owen et coll.[3] suggèrent de limiter à deux heures par jour la position assise et ce, peu importe le niveau d’activité physique. Également, ils proposent d’entrecouper par des activités de faible intensité les périodes sédentaires de plus de 30 minutes. À titre d’exemple, il pourrait être possible de travailler debout plutôt qu’assis ou de marcher en parlant au téléphone. 

Évidemment, afin de mettre en application ces recommandations, il faut revoir son environnement. Notamment, il serait nécessaire de repenser sa façon de travailler, d’étudier et même, de s’entraîner. La période « covidienne » que nous vivons présentement qui nous amène à travailler de la maison pourrait être l’occasion idéale de revoir notre rapport à la sédentarité.


[1] (2020). Sédentaire. Antidote.         

[2] SCPE (2020) Directives canadiennes en matière d’activité physique.  

[3] Thorp, A. A., et al. (2011). « Sedentary behaviors and subsequent health outcomes in adults a systematic review of longitudinal studies, 1996-2011. » Am J Prev Med 41(2): 207-215.