Vous cherchez un bonheur à couper le souffle ? Il se trouve fort probablement au 7e ciel. Et pour atteindre cet état d’extase, il peut être efficace de marcher quelques heures sur un parcours au dénivelé important. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la science. Bon ok, soyons honnête, je ne suis pas du tout scientifique et je tourne ici les coins ronds, mais on dit que le corps sécrète des endorphines lors d’activités physiques intenses, comme c’est aussi le cas lors de l’orgasme. Or, les fines endorphines procurent une sensation de bien-être et d’euphorie, contribuant à booster la bonne humeur et à diminuer le stress.
Entre vous et moi, ce sont des conditions parfaites pour entrer en relation avec la personne qu’on souhaite séduire. C’est plein de bon sens, alors profitons-en pour s’en mettre plein la vue en atteignant le sommet d’une montagne. Dans Charlevoix, la réputation de l’Acropole des draveurs (que j’ai déjà appelé l’Acropole des dragueurs !) n’est plus à faire. Pour plus d’intimité, je vous propose plutôt le sentier du Mont des Morios, situé non loin de là et dévoilant un sublime point de vue de 360 degrés sur le fleuve et les montagnes de Charlevoix.
Il s’agit d’un parcours bien balisé d’environ 10 kilomètres avec un dénivelé de 500 mètres pour atteindre une altitude de 915 mètres. En général, les gens mettent autour de cinq heures pour compléter la boucle. Pour ceux qui souhaitent une plus longue aventure, un tronçon permet aussi de relier le sentier du Mont des Morios au sentier de la chute et ainsi créer une boucle de 25 kilomètres qui passe par le mont du Gros Castor et permet de redescendre vers le lac Boudreault.
La première section est plutôt facile mais après environ une heure, vous aurez le choix entre deux parcours : l’Expert et le Morios Nord. Personnellement, je préfère monter par le sentier Expert qui est plus court mais aussi plus sportif et jalonné de cordes dans les parties les plus difficiles. Je redescends ensuite par la partie nord, beaucoup plus facile et moins accidentée. Dans les deux cas, les panoramas sont magnifiques et varient selon l’altitude où on se trouve.
Si vous êtes chanceux, vous pourrez peut-être observer des orignaux ou autres bêtes dont c’est l’habitat et vous aurez accès à de petites sources d’eau où vous pourrez vous désaltérer en prenant soin de traiter le liquide avant de le consommer. L’étiquette veut que l’homme marche derrière lors de la montée et devant pour la descente, question d’avoir une meilleur vue des fesses de madame au début alors qu’elle peut mieux voir les épaules de monsieur à la descente. Je rigole ! Cette marque de politesse a été pensé en fonction de la sécurité. On place la personne la plus bâtie et la plus forte à l’endroit où elle pourra plus facilement attraper et aider sa (ou son) partenaire advenant une chute. Ça n’a donc rien de genré.
Il y a vraiment de quoi s’en mettre plein les yeux, alors prenez le temps d’observer attentivement les multiples textures de la flore et du roc tout au long de votre chemin. Au début, c’est riche en verdure mais lorsqu’on atteint les 800 mètres, le paysage change assez radicalement. Les feuillus deviennent de plus en plus rares et les sapins de plus en plus petits. On entre en milieu de toundra et de végétation alpine. Une fois arrivés au sommet, vous marcherez sur le roc alors les sentiers sont moins évidents à reconnaître. On a donc placé des inukshuks comme repères directionnels pour vous aider à suivre le bon trajet. Prenez votre temps, l’endroit est sublime !
Selon moi, le summum du romantisme consiste à camper au sommet de la montagne, question de déjeuner devant une vue splendide au lever du soleil et de passer la nuit à admirer les étoiles. Si vous choisissez cette option, assurez-vous de vous installer à un endroit à l’abri des vents et vérifiez bien la météo. Il est fort probable que vous vous retrouviez dans les nuages, entourés d’une épaisse brume. Dans tous les cas, l’expérience peut être agréable mais la pluie augmente les risques de chutes lors de la descente. Quoi qu’il arrive, profitez de votre présence au sommet pour vivre un moment magique, voir même un rituel. Lors de ma récente visite, j’y ai monté une petite roche à laquelle j’ai associé des choses que je ne voulais plus dans ma vie et je l’ai ensuite lancée du haut de la montagne. C’est bon de voir partir ce qui doit l’être ! Vive la légèreté !
Comment s’y rendre
Pour atteindre le Mont des Morios, rendez-vous au dépanneur du Lac Brûlé de Saint-Aimé-des-Lacs, pour y payer les droits d’accès. À cet endroit, on vous indiquera comment rejoindre le début du sentier. Notez que le chemin pour s’y rendre n’est pas asphalté. Plusieurs personnes choisissent de faire du camping sauvage au stationnement situé sur le bord du lac Boudreault.
Note importante
À l’automne, portez des couleurs vives en forêt, puisque c’est la saison de la chasse.
Suggestion
Avant votre départ, procurez-vous le livre « Forêt – Identifier, cueillir, cuisiner » d’Ariane Paré-Le Gal et son père Gérald Le Gal de l’entreprise Gourmet Sauvage, publié aux Éditions Cardinal. Ce livre est une bible pour reconnaître les plantes sauvages comestibles et apprendre à les cuisiner.
Ça semble génial… je l’ajoute sur ma « to do list ». Metci
Excellente description et quel paysage.