J’ai beaucoup voyagé, de manière égale pour le travail et pour le plaisir. J’ai fait des safaris au Kenya, des croisières d’aventure aux confins de l’Arctique, pris part à un trek d’orientation dans le désert du Maroc, marché sur les glaciers en Alaska et en Islande, randonné aux quatre coins du monde. Pourtant, je l’ai dit souvent et je le répéterai longtemps : je suis toujours heureuse, fière et comblée de revenir à la maison dans notre plus que beau Québec. Envie de découvrir de petits trésors plein air de notre belle province ? C’est ce que je me promets de faire ici, une rando ou un coup de pédale à la fois. 

Parce qu’on commence toujours par ce qu’on connaît le plus, c’est dans les rues, les ruelles, les pistes cyclables et différents quartiers de Montréal que je vous amène tout d’abord. En vélo; de route, de ville, de gravelle, de montagne, libre à vous de choisir votre meilleure monture.

C’est personnellement au détour de cette foutue pandémie que je me suis enfin décidée à m’acheter ce vélo de route dont je rêvais depuis un moment. Cet arrêt obligé aura eu cela de bon : il m’aura permis de redécouvrir ma ville tant aimée – et momentanément exempte de voitures ! – à deux roues, tout en me libérant la tête et en me décoinçant le cœur de confinée.   

Outre des circuits gourmands à vélo improvisés certains dimanches matins avec des copains (tour à tour dans les quartiers Villeray, Mile End, Outremont, Griffintown et St-Henri), je me suis découvert un nouveau trio d’endroits préférés où rouler, marcher, poser mon hamac, puis souffler un peu dans la Métropole. 

Verdun, tout d’abord

… arrondissement que je connaissais pour sa rue Wellington, ses petits restos et ses cafés, mais moins pour sa longue piste cyclable glissant doucement à la lisière des berges et menant jusqu’au parc des Rapides. Un circuit à vélo bien lisse et sans dénivelé faisant partie de la Route verte, longeant le fleuve St-Laurent et offrant des points de vue franchement impressionnants sur la ville et les gratte-ciels. Un secret bien gardé alors que la majorité des passants et des cyclistes s’arrêtent à la plage de Verdun, manquant du coup les plus beaux paysages de la balade, les structures d’art extérieur et les arrêts baignade en toute tranquillité en piquant simplement dans les boisés. Nous y avons pris des clichés dignes de voyages sur une île déserte cernée d’eaux bleues.

Mon bureau, le Parc nature de l’Ile-de-la-Visitation

Si je peux presque surnommer le Parc nature de l’Île-de-la-Visitation « mon nouveau bureau » ou « mon nouvel endroit préféré à deux coups de pédale de la maison », c’est que je me sens rarement aussi bien que lorsque j’emprunte le joli boulevard Gouin et que j’atteins ce boisé confortablement mi-ombragé. J’y lis pendant des heures au bord de l’eau. J’y prends le temps de regarder la rivière des Prairies couler doucement plus s’animer au-delà du barrage. J’y filme des familles de canards et d’oies ayant fait du parc leur manoir. J’y pique-nique avec des amis, le vélo appuyé à un arbre. J’y pédale surtout, seule ou accompagnée, le cœur toujours léger. Je ne compte plus, également, les photos prises depuis l’un des trois belvédères, comme autant de preuves que la nature est toujours là, tout près, pour nous apaiser et nous nourrir, telle une oasis au cœur de la ville. 

Le canal de Lachine, un duo plein air/urbanité

Quant à la piste cyclable du canal de Lachine, elle me rappelle ces villes prisées des touristes que l’on ne peut s’empêcher de visiter et d’aimer. Infiniment populaire et parfois bien bondée, elle reste l’un de mes circuits préférés de Montréal pour de nombreuses raisons. Ce lieu historique national du Canada rend amplement justice à ses honneurs avec ses petites merveilles d’architecture dont le marché Atwater au style Art déco datant de 1933, ses bâtiments industriels, ses écluses, ses ponts recouverts d’art urbain, ses silos au look franchement « Instagramable » et ses belles récompenses lorsqu’on pousse les coups de pédale pour se rendre jusqu’à l’arrondissement de Lachine, où se dressent des phares sur fond de ciel bleu, le mignon H8S Café voisin de l’archi-populaire Quai des glaces, le lieu historique du Commerce-de-la-Fourrure-à-Lachine où furent entreposées les fourrures dédiées à la traite à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle et où on roule aux abords des canaux me rappelant certaines de mes villes chéries d’Europe.