Si 2020 n’aura été rien de moins qu’une énorme montagne à gravir – sous un soleil de plomb et sans bâtons – j’entrevois 2021 comme l’une de ces longues randonnées qui me font sentir libre et en vie. Une suite de pas bien assurés menant à un lac ou à un sommet au point de vue spectaculaire. Cette nouvelle année à venir, je l’espère douce comme les fins de journée de rando, alors qu’épuisée et fière, je reprends le chemin de la maison le cœur et la tête gavés des beautés du jour et de la nature.
Je n’ai pas toujours été une fille de plein air. Enfant, je faisais du ballet et un peu de ski alpin. Puis ado, j’écrivais bien plus que je ne bougeais. Alors que j’habitais en campagne, je rêvais de la ville. Maintenant que j’habite en ville, j’ai besoin, de façon égale, de me rendre en nature pour être entièrement heureuse. Depuis que je prends d’assaut les monts, les déserts et les forêts, je suis plus en forme et assurément plus en paix.
Si 2020 était une montagne, elle serait celle qui me donne du fil à retordre du début à la fin de la randonnée. Celle qui me fait mal, me met au défi, me tire quelques larmes et me fait parfois même oublier de profiter de ce qu’il y a de si beau autour de moi. 2020 serait une montagne aux sentiers peu accueillants, car hasardeux et mal définis à travers lesquels une minute d’inattention peut vouloir dire devoir rebrousser chemin en revenant sur mes pas pendant de nombreux kilomètres.
Mes montagnes à gravir en 2021, je les espère remplies de défis, mais aussi moins intransigeantes. Je les souhaite (très fort!) être dressées et m’attendre aux quatre coins du monde, ici et ailleurs. Je les imagine moins sournoises surtout. J’aspire à gravir des montagnes qui me préparent, dès les premiers pas, aux difficultés à venir pour que je puisse les affronter avec aplomb, sans être trop prise par surprise. Parce que je n’ai aucun problème à me dépasser lorsqu’on m’avertit un peu. Juste un peu.
Si 2020 était une randonnée, elle serait celle où mes pensées glissent et se perdent alors que je me demande « mais qu’est-ce que je fais là? » en oubliant de croire en moi. Celle où j’oublie d’être présente et où je presse le pas – se faisant de plus en plus lourd – alors que j’aurais avantage à prendre le tout de façon plus légère.
Mes randonnées de 2021, je le sens, seront truffées de pas qui inspirent. Parce que lorsque je marche et que j’atteins cet état de totale plénitude, ce sont des paragraphes d’un grand texte – voire d’un roman à venir ! – qui s’écrivent dans ma tête, au rythme de mes pas. Mes randonnées de 2021 me mèneront, à nouveau et peu importe la manière, au bout du monde.
Un ami me disait récemment que son 31 décembre 2020, il désirait le passer au sommet d’une montagne, loin des festivités et du grand tourbillon habituel. J’ai trouvé que c’était la plus belle des idées et je nous ai tous imaginé festoyer dans le silence sur un sommet du monde. Quoi de mieux, au fond, que le sommet d’une montagne pour se remémorer ce qui a été, se remplir de ce qui est et souhaiter ce qui s’en vient ?
Le haut d’une montagne : le monde des possibles.
Tu écris si bien ma belle Sarah ! Hâte que tu viennes manger à la maison.