Il y a près de deux ans, j’ai commencé à m’entraîner en solo. Auparavant, je m’étais toujours entraînée en groupe, que ce soit en gymnastique, en danse ou en athlétisme. Je dois avouer qu’au début, la dynamique de groupe me manquait un peu. Ça me semblait beaucoup plus motivant et plus facile d’aller chercher une cote d’effort plus élevée lorsque j’étais avec des partenaires. Or, m’entraîner seule m’a permis de redécouvrir mon sport et d’aller chercher une motivation beaucoup plus intrinsèque. C’est aussi une belle occasion de m’offrir un moment pour moi. Ainsi, est-il préférable de s’entraîner à deux ou en solo ?
Bien que cette question reste un choix personnel, je crois qu’il existe plusieurs avantages à s’entraîner à deux. À titre d’exemple, on note qu’avoir un(e) partenaire permet d’améliorer l’engagement envers un programme d’activité physique, d’augmenter la durée et l’intensité, de garder la motivation, ainsi que de rendre l’activité plus agréable.
Tout d’abord, il peut être difficile pour plusieurs de se créer une routine. Dans le rythme effréné du quotidien, nous sommes parfois contraints de changer nos plans et l’entraînement peut être l’activité négligée. Les sessions à deux permettent d’augmenter l’engagement. En effet, lorsqu’on planifie ensemble, il devient plus difficile de changer les plans. L’engagement que l’on a avec l’autre devient plus fort que toutes autres raisons qui pourraient nous porter à annuler nos sorties.
Ensuite, être en duo permet d’augmenter l’intensité et la durée de l’activité. L’effet Kölher, c’est-à-dire l’idée que dans un groupe personne ne veut être le moins bon, peut expliquer ce phénomène. Ainsi, lorsqu’on s’entraîne avec une autre personne, on peut avoir tendance à se pousser un peu plus, juste pour ne pas être le plus lent ou le moins fort des deux. Ceci a notamment été démontré dans une étude du Journal of Sport and Exercise Psychology[1] où les participants devaient tenir le plus longtemps possible une planche frontale avec et sans partenaire. Lorsqu’ils faisaient l’exercice avec un partenaire meilleur qu’eux, les participants pouvaient tenir jusqu’à 24% plus longtemps leur planche ! Une saine compétition dans le duo est donc une source de motivation pour se dépasser. L’esprit compétitif qui sommeille en nous permet à certaines personnes de faire tomber des préjugés et/ou des barrières psychologiques, les amenant à aller au-delà de leur zone de confort.
Enfin, il peut être vraiment plus agréable de s’entraîner à deux. L’activité physique est déjà associée à la libération d’endorphine, communément appelée l’hormone du bonheur, qui induit un sentiment de bien-être après l’exercice. Or, il y aurait une libération supplémentaire de cette hormone qui serait due à la présence et au sourire d’autrui. Et les agréments de l’entraînement à deux ne sont pas uniquement de nature hormonale. À deux, il y a beaucoup plus de possibilités. Non seulement dans le choix des sports, mais également dans la manière de faire. À deux têtes, il est possible d’être plus créatifs, ce qui peut rendre l’entraînement plus attrayant.
Cependant, il ne faut pas se faire d’illusions. L’entraînement à deux offre certes plusieurs avantages, mais il ne consiste pas en une formule magique pour intégrer facilement un mode de vie actif pour tous. Le fait d’en faire plus et plus longtemps n’est pas toujours une bonne chose et/ou une source de motivation. Il faut parfois des moments de répit où on bouge à son propre rythme. De plus, pour les personnes qui débutent, il peut être contraignant – voire même intimidant – de faire de l’activité physique avec d’autres. Il est important, comme on le fait pour nos relations amoureuses, de choisir son ou sa partenaire avec qui on est compatibles.
[1] Feltz, D., et al. (2011). « Buddy Up: The Kohler Effect Applied to Health Games. » Journal of sport & exercise psychology 33: 506-526.