Je suis Anne-Marie Lefebvre sportive-aventurière et je m’apprête à me lancer dans la couverture du mythique Rallye Dakar pour une 2e fois dans les prochains jours.

Du 1er au 14 janvier 2022, je serai sur le terrain du plus long rallye au monde pour vous partager l’extraordinaire expérience que les concurrents s’offriront sur un parcours de 8 384 km qui se tiendra dans le désert d’Arabie. J’ai le sentiment que ce sera un des moments les plus fantastiques de ma vie.

Il y a longtemps que je n’ai pas enfilé mes bottines de reporter de terrains extrêmes. Famille et boulot pour RencontreSportive.com.com oblige, il m’était impossible de partir ainsi depuis bien des années. La dernière fois, c’était sur le Dakar 2001. À cette époque, Radio-Canada m’avait demandé ce qui serait pour moi une expérience qui surpasserait celle que je venais de vivre. J’avais spontanément répondu : « Couvrir une zone de guerre ». Nous y sommes en quelque sorte. Ce retour sur la piste sera certainement éprouvant, mais surtout exaltant.

Je suis consciente que pour certains, cette aventure apparaît périlleuse. Je comprends aussi qu’en temps de Covid, on ait des réserves quant au bien-fondé de ce projet. Ma perspective est la suivante : on a plus que jamais besoin d’horizon et c’est ce que mon séjour dans le désert vous fournira. J’ai la chance de pouvoir me rendre là-bas cette année parce que ma bonne condition physique et mon emploi du temps me le permettent. La conjoncture est aussi favorable parce que bien que l’édition 2022 n’accueille aucun coureur Canadien, La Presse accepte d’acheter mes textes et le rallye me réserve une place sur cette base. 

Cet engagement que je prends de relater mon expérience dans un environnement naturellement compliqué et complexifié par un sévère protocole sanitaire m’amène aussi à passer le temps des fêtes éloignée des miens. J’admets qu’il m’arrive de songer que le prix est cher payé. D’autant plus que mon déboursé dépasse largement mes retombées financières prévues. Mais je me ravise assez vite, car quelque chose me dit que je dois aller là-bas.

Je crois en l’importance de l’information. Je crois en la valeur du partage des expériences humaines. Si ma santé me le permet, équipée de mon inaltérable enthousiasme pour l’histoire à partager, le 28 décembre, je m’envolerai vers Jeddah, J’espère que vous m’y accompagnerez.  

LES CLEFS DU DAKAR 2022

  • 650 concurrents d’une trentaine de pays;
  • Un parcours de 8 375 km sur 14 jours;
  • 1 étape marathon entre le 3 et le 4 au cours de laquelle les concurrents dormiront en tente et devront évoluer sans leur équipe assistance;
  • 1 journée de repos : le 8 janvier à Riyadh.
  • 8 villes traversées : Jeddah, Ha’il, Al Artawiyah, Al Qaisumah, Riyadh, Al Dawadimi, Wadi Ad-Dawasir, Bisha;
  • Sur chaque bivouac, environ 3 000 personnes se rassemblent chaque jour : concurrents, médias, partenaires et 500 personnes de l’organisation;
  • 30 voitures, 15 camions, 14 hélicoptères, 7 avions, 20 camions de fret et 12 autobus servent à la logistique;
  • 135 000 repas seront servis;
  • Nous serons plus de 1 900 journalistes avec 14 nationalités accrédités. Des images seront diffusées dans 190 pays. Je serai la seule représentante canadienne.

L’HISTOIRE À RACONTER

Photo que j’ai prise lors de ma couverture en 2001.

J’écrirai des textes pour le quotidien La Presse, section Sports et cahier Auto. Les dates de publication sont prévues pour les week-ends du 8 et du 15 janvier

Je tiendrai également mon journal de bord, mis à jour quotidiennement, qui sera agrémenté de photos et de vidéos partagés sur ma page Facebook.

Je vous parlerai des coureurs, mais aussi des membre de la presse et de l’organisation. Je vous ferai vivre le Dakar de l’intérieur. Il sera question d’histoires de guerrières et de guerriers qui donnent tout pour rejoindre le dernier fil d’arrivée, d’événements marquants (deux Saoudiennes prendront cette année le départ), de chocs culturels, d’engagements, de renoncements, d’émerveillement. Mon approche vise à vous partager mon regard de femme fascinée par l’esthétique de cette de volonté de fer.

Photo d’une concurrente Japonaise que j’ai prise lors de ma couverture en 2001.
Photo d’Elisabete Jacinto, une concurrente moto portugaise que j’ai prise lors de ma couverture en 2001.
Elle a réalisé 16 participations au rallye entre 1998 et 2016. Elle a aussi couru le Rallye des Gazelles à 5 occasions.

L’AVENTURE QUI M’ATTEND

Photo du bivouac que j’ai prise lors de ma couverture en 2001. Les tentes des journaliste plantées près des avions.

Si nous ne sommes pas du classement, nous, les journalistes, sommes assurément dans la course. Les journées sont frénétiques. Nous nous levons avant le levé du jour, plions la tente installée sur le tarmac pour rejoindre l’avion qui nous mènera au prochain bivouac duquel nous préparerons notre contenu alimenté par des dépêches… jusqu’à l’arrivée des concurrents. Notre « tente presse » nous permet de protéger nos équipements de l’environnement parfois hostile. Malgré cette mesure, il se peut que nous soyons contraints de les emballer dans une pellicule de cellophane, car le sable a tendance à s’infiltrer partout.

À chaque jour, nous nous disputerons le privilège de nous rendre sur la piste pour y rejoindre les coureurs. C’est là que se trouvent les meilleures histoires, les plus belles images à croquer. Cela dit, le bivouac nous réserve aussi son lot de belles découvertes. Ce milieu de vie cosmopolite qui carbure à l’adrénaline nous révèle chaque jour des moments excitants et que je vais me ferai un plaisir de vous partager. 

Photo du bivouac que j’ai prise lors de ma couverture en 2001. La tente presse.

Pour le confort, on repassera. S’il y fait doux le jour, le désert est franchement frais, voire froid, une fois la nuit tombée. Les températures varieront entre 11°C et 21°C la journée et 0°C et 6°C la nuit. Et s’il y a tempête, je m’enturbannerai de mon « cheich » pour protéger ma bouche et mon nez. Et peut-être même enfiler mes goggles de ski pour éviter de m’en prendre plein les yeux. Quant à l’hygiène personnelle, si je me fie à mon expérience en 2001, elle sera parfois limitée à un débarbouillages à la lingette humide.

Bien sûr, je n’ai plus 30 ans, mais je crois que je suis encore capable de composer avec tout cela. J’ai vécu le Sahara à 4 occasions. On m’y a même laissée seule pendant plusieurs heures. J’étais à bord de l’hélico d’Hubert Auriol, ancien directeur du Dakar, lorsqu’il a dû confier mon siège à un blessé à rapatrier. Seule au coeur des dunes, je me suis surprise à vivre cette solitude comme un moment de grande plénitude. C’est ainsi que j’entrevois mon retour vers les vastes étendues sablonneuses.

Photo qui a été prise de moi en 2001 alors que je plis ma tente.

LA SÉCURITÉ ET LE PROTOCOLE SANITAIRE

Le bivouac du Dakar et l’organisation qui le gère sont des plus protégés. Je n’ai aucune raison de craindre pour ma sécurité dans cet environnement. On m’a aussi assurée que les rues de Jeddah et les plages de la Mer Rouge sont sécuritaires pour les femmes. Bien sûr, je m’y promènerai en manches et jambes longues. Et je porterai le foulard pour visiter les lieux de culte. La Mecque est dans ma mire si je trouve une escorte masculine pour m’y accompagner.

Je suis maintenant triple vaccinée. Les règles sanitaires de l’Arabie Saoudite et du rallye sont strictes et je les respecterai à la lettre. Je dois effectuer un test de dépistage PCR au départ de Montréal pour être admise au pays. Je devrai à nouveau recevoir un résultat négatif à mon arrivée à Jeddah afin de garantir ma place au sein de la caravane. Si je devais contracter le virus au cours du rallye, je me verrais retirée de l’événement et la quarantaine jusqu’au résultat négatif serait à mes frais. Le port du masque et la distanciation seront donc appliqués de manière rigoureuse. Il nous est aussi déconseillé de sortir des frontières de notre village itinérant.

L’ÉQUIPEMENT REQUIS

Un sac qui ne dépasse pas les 23 kg pour contenir :

  • Tente, sac de couchage -10 degrés, tapis de sol, lampe frontale;
  • Vêtements légers et chauds (dont un manteau, un cache-cou et un cache-cou Des oiseaux rares, des gants, produits d’hygiène dont des Wet Ones, crème solaire, lunettes fumées, cheich, ski goggles, casquette, bottes de marches et sandales, tenues pour les soirées d’ouverture et de fermeture du rallye;
  • Sac à dos pour l’ordi, le cell, le trépied, le chargeur et l’adaptateur international.
  • Mon passeport et mon visa pour entrer en Arabie Saoudite.

LE BUDGET

  • Valeur de l’accréditation presse : 8 000 euros 
  • Coût des billets d’avion Montréal – Londres – Abou Dhabi aller retour : 1 850 $
  • Coût de l’hébergement et restauration non couverts par l’organisation entre le 14 et le 19 janvier : 1 000 $
  • Frais de communications : 500 $

MON PROFIL DE BAROUDEUSE

Dessin de ma photo gracieuseté de Hakim Berkal

À titre de reporter aventure

Entre 1999 et 2003, j’ai couvert des événements sportifs au Québec, en Ontario, en Europe, en Asie et en Afrique : dont le rallye Paris-Dakar, le Trophée Roses des Sables, le Grand Tour, le raid Harricana à travers des collaborations pour TQS, RockDétente, Canoë.com, Servicevie.com, MotoMag et le Monde de l’auto.

Et c’est sans conteste mon expérience de la couverture de l’édition Paris-Dakar en 2001 qui s’avère l’expérience la plus significative pour l’aventurière que je suis. En voici les textes :

Un amant impitoyable, La Presse 12 janvier 2001

Le Dakar dans l’corps, La Presse 12 janvier 2001

Les touaregs de l’anecdote, La Presse 12 janvier 2001

À titre de concurrente et/ou de gestionnaire de l’Équipe Les Fées

  • Rallye des Gazelles (1999)
  • Course de bateau dragons (1999, 2000, 2001, 2002, 2003)
  • Raid de vélo de montagne en Thaïlande (1999, 2000, 2001)
  • Raid de vélo de montagne au Kenya (2000)
  • Ascension du Kilimandjaro (2000) 
  • Raid Amazone (2015)
  • Des dizaines de course dont des demi marathons à Montréal, Medellin, New York, Las Vegas (2015 à 2021)