En fait , la vraie question devrait être  : avez-vous vraiment faim ? Manger est un acte sensé être instinctif et répond très certainement à un besoin physiologique, mais force est de constater qu’il est aussi, et bien trop souvent, un élan qui répond à un besoin émotionnel. 

Peu de gens savent que moi-même je me suis battue avec des problèmes de comportement alimentaires. J’ai oscillé longtemps entre l’hyperphagie et l’anorexie, il m’a fallut moult tentatives de régimes et plusieurs thérapies avant que je fasse la paix avec la nourriture. Ce que j’ai appris de ce processus est la certitude que le premier pas avant d’arriver à cet équilibre alimentaire est d’abord de cesser toute tentative de régime restrictif.

Les gens qui réussissent à se libérer du syndrome du « yoyo » sont ceux qui ont cessé toute tentative de régimes et qui arrivent petit à petit à faire la distinction entre leur vraie faim physiologique et leur faim psychologique ou émotionnelle. 

J’ai récemment eu une belle conversation avec une cliente qui me disait à quel point elle ressent du contentement depuis qu’elle mange lorsqu’elle a une vraie faim et quelle termine ses repas juste au bon moment; c’est à dire juste avant que ça devienne trop. Lorsque j’entreprends un suivi nutritionnel avec un ou une cliente en perte de poids, ma première recommandation est de lui demander de faire l’exercice de se poser la question « Ai-je vraiment faim ? » avant de manger. Plusieurs personnes sont d’ailleurs très étonnées lorsqu’elles constatent que je refuse de leurs donner des portions à respecter. Croyez-moi, elles n’en ont pas besoin et je leur nuirais grandement si je leur en donnais. Il faut écouter son corps, là est la clef ! Plus facile à dire qu’à faire, vous me direz. Et vous avez raison, mais si vous prenez la décision de le faire et que vous vous accordez le temps nécessaire pour le pratiquer, vous réussirez.

Lorsqu’il vous prend l’envie de manger, posez-vous la question à savoir si vous êtes devant une vraie faim physique. Si vous vous rendez compte que la réponse est non, cherchez à comprendre ce qui se cache derrière cette faim illusoire. Serait-ce de l’ennui ? Un sentiment de solitude ? Quoi qu’il en soit, une fois le vrai besoin identifié, on peut y répondre adéquatement.

Voici les questions à vous poser en cas de faim émotionnelle :

  • De quoi ai-je vraiment besoin en ce moment ? De douceur ? De me changer les idées ? De me calmer car je suis sous tension ? De me réconforter car j’ai de la peine ? 
  • Qu’est-ce qui contribuerait à me désennuyer ? Écouter une musique qui me plait ?  Lire ? Appeler une amie qui me fait rire ? 

Manger, quand on cherche à calmer ce genre de besoins, fournit un sentiment réfoncortant. Mais ce bien-être est éphémère et, bien souvent, vous ne vous sentirez pas bien physiquement et moralement, car la culpabilité qui suit ronge bien souvent. En plus, un besoin sous-jacent n’aura pas été comblé et la sensation de vide ressurgira assurément. C’est un cercle vicieux.

Donc, voici ce que je vous suggère : essayez de manger en pleine conscience, c’est-à-dire en nourrissant votre corps physique plutôt que votre corps émotionnel. Et faites preuve de bienveillance envers vous-même. Il y aura des moments où vous aurez identifié que votre faim n’est pas réelle et choisirez tout de même de manger. Mais savez vous quoi ?  Vous serez sur la bonne voie, puisque vous en aurez pris conscience. Plus ça ira, plus vous serez en mesure de répondre à vos besoins réels et vous vous rendrez compte que vous mangez la plupart du temps « dans la pleine conscience ». Ça commence par une intention, puis la pratique avec essais et erreurs et vient ensuite la nouvelle habitude plus saine qui chasse l’ancienne. Essayez, vous verrez. Si moi j’ai réussi, vous le pouvez aussi.

Sur ce, bon appétit et continuez de prendre soins de vous ! Votre naturopathe Jacinthe .